Isabelle FEREC
Née en France en 1967
Qu’elles soient en noir et blanc ou en couleur, les photographies d’Isabelle Ferec s’attachent à exploiter deux thèmes génériques de l’histoire de ce médium : le corps et le paysage. La réflexion mise en place relève d’une interrogation consistant à savoir s’il est encore possible de traiter de tels sujets malgré leur saturation historique. Ou plutôt, le propos tenu par Isabelle Ferec consiste à tester la résistance de telles images dans l’idée que l’on se fait habituellement d’une image et de sa réception selon un point de vue frontal et unique. Ainsi, Le peintre, à l’instar de toutes les œuvres produites, est issu d’une technique de concaténation de prises de vues répétées d’un même sujet sous des angles différents. La photographie produite est alors le résultat de l’agglomération de dizaines, voire de centaines de clichés qui peuvent soit constituer un ensemble de prises de vues à 360 degrés autour du sujet, soit regrouper un ensemble de positions d’un même sujet opérant d’infimes mouvements.
Le peintre est caractéristique de cette dernière possibilité puisque l’image, issue de la mise en scène d’un modèle dans un décor, s’est élaborée par déplacements successifs d’un modèle autour de son axe vertébral selon des rotations choisies par lui. Il en va, dans cette œuvre d’une recherche jouant tout autant sur les codes de la photographie (impression, surimpression, angle…) que sur ceux de la peinture (problème de la frontalité, du mouvement, hommage à la chronophotographie de Edward Muybridge et aux peintres cubistes…).