Ziad ANTAR

Né au Liban en 1979 - Vit en France et au Liban

Après un diplôme obtenu dans le domaine de l’ingénierie agricole à l’Université Américaine de Beyrouth, Ziad Antar s’est orienté vers la création artistique. Sa carrière débute réellement lors de sa résidence au Palais de Tokyo en 2003 et après l’obtention d’un post-diplôme à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris la même année. Il a participé à de nombreuses expositions comme ‘La Triennale – Intense Proximité’, Palais de Tokyo (2012); ‘Suspended Space’, Centre Pompidou (2011); la Biennale de Venise (2011); ‘Here and Elsewhere’, The New Museum, New York (2009); et ‘Projection of WA’, Tate Modern, London (2008). Ses expositions personnelles récentes ont eu lieu à la Sharjah Art Foundation (2012), à La Criée centre d’art contemporain (2013) et au Musée Nicéphore Niépce.

La série Cactus est un projet encore en cours prenant appui sur la question de la territorialité, focalisé sur les écarts existant entre les anciennes frontières naturelles et celles qui furent déterminées par l’activité économique et politique au Liban. Ces photographies noir et blanc, avec leur esthétique délicate et leur lumière crépusculaire se contentent de montrer la coexistence d’éléments naturels – des cactus – avec les barrières grillagées.

« Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables: Gardez-vous d’écouter cet imposteur; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n’est à personne. » (Rousseau, L’origine de l’inégalité parmi les hommes, 2ème Discours seconde partie)

« Alors que dans le passé les cactus étaient plantés pour définir les limites et les frontières de chaque parcelle de terrain, afin de permettre le contrôle des allées et venues, nous assistons aujourd’hui à une prolifération de frontières et de limites qui prennent la forme de murs, de barbelés et de clôtures. Nous vivons une nouvelle ère historique, dans laquelle l’hostilité naturelle d’un cactus est devenue insuffisamment dissuasive, une ère où les barbelés sont érigés pour assister la plante. Les frontières d’antan sont désormais doublées et fortifiées par de nouvelles frontières… L’oppresseur d’hier est désormais oppressé, « l’outil de protection a besoin d’une protection . » »
Etienne Balibar, Spaces of Transformation: Borders, Tate Modern, Starr Auditorium, 5 novembre 2011