Alain GIRON

Les tableaux de Giron ne ressortissent ni d’un pur travail de transparence « blanche », ni d’un travail sur les effets de miroir, ils indéfinissent les espaces et les temps de références (tout en les révélant) en même temps qu’ils tiennent en eux, comme « in utéro », le gonflement de perspectives en devenir.
On serait tenté de voir en ces tableaux des sortes d’autoportraits : « les girons de Giron »… Le peintre offre à nos regards, avec une infinie pudeur une image d’une gestation couvée, en attente, comme à l’époque des glaces et du givre, la terre mûrit le printemps. L’éclosion est retenue avec maîtrise, en lent devenir. On sent dans cette force contenue, un presque rien, un imperceptible mouvement, la métamorphose ralentie d’un papillon dans sa chrysalide.
Des chrysalides, voilà ce que sont les tableaux de papier de Giron ; ni ceci, ni cela mais un « entre-deux », « Ma » dirait un moine Zen Japonais. Pour Giron le travail-peinture est une cérémonie, un rite de passage.
Pour Giron, peindre c’est, par métamorphose, transmuer la nature en culture.

Pierre-Maxime Jedrika