Chan KIN-CHUNG

Né en Chine en 1939

Chan Kin-Chung sait donc transformer la pensée chinoise la plus traditionnelle (Lao-Tseu) en réalité visuelle contemporaine. Il abolit le spectacle des idées, des jugements et des préjugés sur le monde et lui substitue sans le dire l’écoute permanente du réel, comme s’il cherchait à nous rappeler que c’est de l’extériorité même que nous parviennent les messages qui réveillent notre conscience. Nous ne sommes plus habitués, en Occident, à de telles synthèses d’observation et de méditation : raison de plus, aujourd’hui où tout change en profondeur sous le masque des changements visibles, pour reconnaître dans la petite musique de Chan Kin-Chung la grande musique qui est aussi la sienne, au milieu d’un monde qu’il faut sans cesse débarrasser de ses clichés pour l’apercevoir tel qu’il est. Pour Chan Kin-Chung, la réalité concrète est une réalité mentale. Il en explore tous les détails pour ne pas en subir négativement le poids d’étrangeté. En s’ouvrant une porte, il nous l’ouvre. Puis une autre. Puis une troisième. Poussons-les, entrons. Il est temps. Malgré les tragédies, il fait beau, dans les esprits clairs.

Alain Jouffroy ln « Introduction à la peinture de Chan Kin-Chung », extrait du catalogue de la Biennale Internationale du Dessin à Clermont-Ferrand.