Peter KLASEN
Né en Allemagne en 1935 - Vit en Allemagne
En 1959, Peter Klasen termine ses études aux Beaux-Arts de Berlin, et s’installe définitivement à Paris. Ses tableaux mettent en avant le résultat de gestes fugitifs comme des traces, des taches, des souillures ou des affiches déchirées. L’artiste, qui se dit urbain, se nourrit du béton, des bruits et de toutes tragédies que peut véhiculer la ville. Ses tableaux fonctionnent comme des séquences où l’on peut déchiffrer du drame, du catastrophique, annoncé par des signalisations préventives comme « Attention, ligne à haute tension, acides… » comme pour éviter une mort réelle. Mais l’efficacité de l’image vient aussi de la fidélité de l’échelle des objets peints. Peter Klasen traitera aussi bien l’érotisme par l’objet tel qu’une prise mâle à une prise femelle. En 1973, l’artiste arrête de représenter les corps humains et se met à jouer de l’absence de lumière directe, enlevant toute indication temporelle et met l’accent sur l’utilisation de la couleur, de ses oppositions, taches rouges sur bâche bleue et de ce que peut véhiculer le gris et le noir. « Les gens ont appris par la télévision ou la photographie à voir la réalité par le noir et blanc, enrichissant l’action du noir et l’imagination des couleurs et c’est aussi pour cela qu’il met l’accent sur la distanciation de la réalité et d’une peinture hyperréaliste. Pour Peter Klasen, la peinture figurative ne peut emmener qu’une narration subjective et c’est ce qu’il fait dans Poignée de porte, peinture hyperréaliste qui précisément ne présente pas mais représente l’objet réel. En faisant référence à Magritte nous pourrions dire « Ceci n’est pas une poignée de porte ! ». Pour cette œuvre, l’artiste a minimisé la narration objective, une poignée de porte qui a servi à ouvrir une porte mal refermée ou une poignée de porte qui a servi à entrebâiller la porte. Peter Klasen fait plus référence à l’utilisateur de la poignée qu’à la poignée elle-même et ce qui est sûr c’est qu’il y a un homme, une femme ou un enfant qui existe par cet objet manufacturé.