Francis LIMERAT

Né en Algérie en 1946 – Vit en France

Très tôt, en réaction au déferlement médiatique des années 1960, il renonce à la couleur et à la peinture. Il réalise alors des dessins en noir et blanc, ensembles de lignes et de traces imprimées par le mouvement de la main et du corps. Puis il se met à travailler le bois. Dans ses premiers travaux (1970), il recouvre d’allumettes, qu’il juxtapose, des objets usuels. D’abord miniatures, ces montages atteignent vite aux dimensions d’une sculpture. Les allumettes deviennent bûchettes, puis baguettes (1974), puis bois de placage (1978). Les références à une archéologie imaginaire se précisent à partir de 1975. Limerat retrouve dans ses constructions les figures symboliques de construction (charpentes) ayant sans doute marqué son enfance ou appartenant à d’autres cultures. Son travail méticuleux, répétitif jusqu’à l’obsessionnel est régi par une procédure d’ordre/catastrophe (titre de l’une de ses œuvres). Les appareillages de fines baguettes, tendues, ligaturées entre elles, dessinent un espace d’équilibre, élégant, de lignes de force, de nœuds, de tensions, d’accidents et de vides, en perpétuel menace d’effondrement, où le cadre est mis en abîme. Sur ces grilles, Francis Limerat, réintroduit, à partir de 1978-79, par touches toujours plus affirmées et colorées, la peinture. Plus récemment (1983-84), l’anecdote, la figure, très discrètement, réapparaît.