Didier MENCOBONI

Abstraite, la peinture de Didier Mencoboni n’en fait pas moins appel à toutes sortes de figures tant géométriques qu’organiques. Etagère IX est constituée de 18 petites peintures de formats divers, disposées sur un support métallique en forme de console qui longe le mur. Apparemment, on pourrait supposer que l’ordonnancement des peintures ne relève d’aucun préalable particulier, sinon celui de s’étendre sur la totalité du support, et que toute liberté est laissée à celui qui en a la responsabilité de placer ces toiles à son gré. En réalité il n’en est rien. Le dispositif établi par l’artiste est très précisément réglé et la façon dont les toiles se superposent, masquant ici certaines parties, laissant d’autres à vue, relève d’un canevas détaillé qui ne supporte aucun travers. En outre, cette œuvre peut être présentée d’une autre manière, sous la forme d’un accrochage de toutes les peintures sur un mur, mais là encore, la disposition éclatée des tableaux répond à un agencement également très précis fourni par l’artiste. Il donc est donc possible d’envisager cette œuvre sous deux configurations particulières, comme si Didier Mencoboni œuvrait à l’instar d’un cinéaste procédant au montage de son film, ou comme s’il s’agissait d’une phrase littéraire ou musicale offrant plusieurs entrées possibles, plusieurs modes de lecture.