Georges NOËL
Né en France en 1924 – Décédé en 2010
Sa position, comme celle des véritables artistes modernes, est chaque jour davantage celle d’un isolé. Ayant maîtrisé le « jeu des perles de verre », il est maintenant obligé d’être comme le « Magister Ludi » de Hesse, son propre adversaire. Naturellement il n’est pas le seul à se trouver dans cet isolement et l’on pense à d’autres artistes contemporains dans la même situation, notamment à Johns, Twombly, Stella, amenés par l’érosion de la modernité à se créer un dialogue intérieur, une dialectique dégagée des circonstances, de la même façon que la modernité se coupait de la notoriété pour devenir la dialectique, non d’une réalité sociale, mais d’une logique intérieure dont les règles étaient créées par l’artiste contre les critères bourgeois. Le prix à payer, quand on se refuse à jouer pour les foules, est un certain hermétisme, péjorativement appelé « élitisme ». Mais, face à la cooptation de l’avant-garde par des masses esthétiquement engourdies, assoiffées de sensations et de « choquant », quel autre choix reste-t-il à l’artiste intègre d’aujourd’hui ? C’est en tout cas le choix de Georges Noël, un choix fait dans la pleine conscience des conséquences.
Barbara Rose