Maria-Eléna VIEIRA DA SILVA

Issue de la bourgeoisie intellectuelle de Lisbonne, Maria-Elena Vieira Da Silva s’est très tôt consacrée à la peinture, sous la direction de Léger et de Bissière. Artiste de l’abstraction parmi les plus célèbres de la génération Soulages, Hartung ou Fautrier, elle est entrée dans le cubisme avec spiritualité et poésie. Ses compositions modernes sont des constructions architecturales dans lesquelles se mêlent et s’enchevêtrent des lignes de fuite, des obliques. Les œuvres sont autant de représentations de sites urbains qu’elle a réalisées en laissant sa mémoire les délivrer dans un aspect non figuratif. Les ocres et les gris, les bistres et les rouges sont étonnamment présents, dans les espaces vides de tout personnage mais ponctués de couleurs intenses qui rappellent les faïences du Portugal, son pays natal. Ces couleurs qui soulignent ce que ce monde labyrinthique a de mystérieux, l’empêchent néanmoins d’apparaître angoissant. « Je peins lentement » disait-elle, « J’aime me construire par petits morceaux ».