Gérard FROMANGER

Né en France en 1939 - Décédé en 2021

La méthode de travail de Gérard Fromanger est significative. Toute peinture est la résultante d’une photographie prise par l’artiste. Mais il s’agit toujours d’une photographie « quelconque », prise dans la rue, un peu à l’aveugle, une photographie qui ne soit pas trop chargée en anecdote. C’est de ce point de départ que sera réalisée la peinture. Gérard Fromanger pratique depuis les années 60 un art engagé, dénonciateur et politique mais il ne le pratique pas à l’aide d’images choc. Sa position serait plutôt d’estimer que la situation quotidienne la plus banale est en soi porteuse d’indices permettant de déceler les dérives de notre société. Ses tableaux font passer des images, ils ouvrent des passages.
L’œuvre appartient à une série de 16 peintures intitulée Le désir est partout. Elles représentent toutes le même balayeur d’origine africaine, peint à l’identique, effectuant le même geste sous le même angle de vue, au même endroit. Seules les couleurs changent, à l’instar des sous-titres donnés à chaque élément (rue de la mer, rue des animaux sauvages, rue de la saison des pluies…) qui confèrent à l’ensemble un certain parfum d’exotisme. C’est justement cet exotisme que dénonce Gérard Fromanger en réalisant ce portrait de balayeur immigré. Cette œuvre de 1974, on l’aura compris, conserve une actualité évidente renvoyant tout autant aux sans-papiers, à Sangate, ou à toute autre situation similaire en Europe ou ailleurs.