Hanako MURAKAMI

Née au Japon en 1984 - Vit à Paris

Hanako Murakami concentre sa pratique sur l’histoire technique des médias, avec une attention particulière aux procédés anciens de la photographie et à leur potentiel. Son travail a été présenté dans de nombreuses expositions individuelles et collectives, comme le FRAC Normandie Rouen (2020) ; l’Art Tower Mito, Ibaraki (2019) ; les Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles (2019) ou Paris Photo (2019), pour n’en citer que quelques-unes. En 2018, elle a effectué des résidences au George Eastman Museum, à New York et au Getty Research Institute à Los Angeles.7

Les œuvres de Hanako Murakami sont produites en utilisant des matériaux photographiques inutilisés fabriqués à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Les photographies, qui se composent de trois types de supports (le papier, les plaques de verre et les films), sont respectivement développées selon les formules et les méthodes de ces époques. Les réactions chimiques, les changements de température et d’humidité au fil des ans et les traces du processus de production affectent les matériaux photographiques et révèlent des couleurs et des formes inattendues qui ressemblent à des paysages et à des peintures abstraites.

La série The Immaculate présente les photographies de plaques de daguerréotypes, restées non-exposées depuis plus de 160 ans, conservées dans leurs boîtes d’origine. Agrandies au format tableau, elles révèlent les marques du passage du temps à la surface du matériau même. Ces plaques semblent s’être chargées dans l’obscurité de leur attente de la lumière. Plaques d’étain de petit format recouvertes d’une émulsion d’argent, les daguerréotypes furent le premier procédé photographique commercialisé en France. Conçues dans le cadre des recherches de l’artiste sur l’histoire de la photographie, ces agrandissements rendent visibles de nombreuses marques d’oxydation et réactions diverses de la surface métallique qui semblent constituer des traces du temps qui a passé. Supports d’une photographie qui n’a pas eu lieu, les Immaculate de Hanako Murakami présentent pourtant de nombreuses couches temporelles, comme des « fossiles de lumière et de temps » selon la définition de la photographie qu’offre Daido Moriyama.