DENIS LAGET

Du 29 juin 2019 au 29 septembre 2019

Portraits, vanités, natures mortes, paysages… Denis Laget maintient sa peinture dans les sujets classiques de l’histoire de l’art. Si l’on tente de lister plus finement les séries qui ponctuent cet œuvre depuis environ trente-cinq ans, on trouve : des portraits, des citrons, des crânes, des harengs, des quartiers de viande, des têtes de mouton, des méduses, des paysages, des fleurs, des chiens, des oiseaux, des feuilles de figuier…

C’est une collection à la fois banale et étrange, une sorte de cabinet de curiosités, où rien d’extraordinaire ou de spectaculaire ne s’impose. Est-ce à dire pour autant que tous ces sujets sont aléatoires, de purs prétextes à peindre, des images-supports sans signification et sans enjeu en soi ? La question renvoie au statut complexe du sujet en peinture et demande de dépasser les antinomies simplistes, soit l’alternative entre une représentation bavarde ou «symbolarde», selon le mot de Claudel, qui ravalerait la peinture au rang de médium et une indifférence ou transparence absolue du sujet qui, seule, permettrait l’assomption de la Peinture, regardée elle-même comme une puissance métaphysique qui ne saurait s’annexer à aucune imagerie sans se compromettre et se limiter. Même des artistes comme Gottlieb, Newman et Rothko, qui allaient devenir les hérauts d’un sublime aniconique, n’ont pas évacué la question du sujet, eux qui déclarèrent : «Il est largement admis chez les peintres que peu importe le sujet, du moment qu’il est bien peint. C’est de l’académisme pur. Il n’existe pas de bonne peinture de rien». Il n’est donc pas inutile de rappeler cette évidence : un (bon) tableau ne se limite certes pas à illustrer un thème ou une anecdote, mais, pour autant, le sujet n’est jamais insignifiant.

Pourtant, s’ils ne sont pas insignifiants, chez Denis Laget, les sujets ne signifient rien. Même s’il est possible d’en faire une interprétation allégorique, celle-ci demeure fondamentalement ouverte et, si elle enrichit les tableaux, elle ne réduit pas la portée de la peinture. Les associations, les évocations et les références sont suggérées, comme dormantes, en germe, mais elles ne s’imposent jamais comme des clefs permettant d’accéder au fin mot de la peinture, précisément parce que la peinture n’est pas affaire de mots, ou à tout le moins parce que ceux-ci ne permettent pas de se débarrasser de celle-là. S’il y a énigme, c’est une énigme constitutive de la peinture, aucunement un simple rébus, et sans doute faut-il voir là un refus du didactisme qui prendrait l’oeil du regardeur par la main pour l’amener trop vite à la cervelle.

Itinérance de l’exposition Denis Laget
Musée des Beaux-Arts de Rennes – 26 octobre 2019 / 9 février 2020
Musée Estrine de Saint-Rémy-de-Provence – 14 mars 2020 / 7 juin 2020

 

Autres expositions cette même année

IVAN SEAL / THE CARETAKER - Everywhere, an empty bliss

Cette exposition réunit le compositeur de musique électronique James Leyland Kirby, alias The Caretaker, et le peintre Ivan Seal. Ces deux artistes engagent une réflexion commune sur la question de la mémoire, ses errances, ses vacillements, ses dysfonctionnements.

James Leyland Kirby bâtit une œuvre musicale tournée vers l’exploration de ces notions, en s’appuyant sur les analogies qu’entretiennent les techniques de la musique électronique avec les mécanismes cérébraux du souvenir : phénomènes de boucles, de répétitions, montages et remontages anarchiques de données sonores et mémorielles. Avec les six albums d’Everywhere At The End Of Time conçus de 2016 à 2019, il pousse ses recherches sur les symptômes mémoriels en disséquant les différentes étapes menant à la folie. Son alter ego, The Caretaker, se perd peu à peu dans les méandres et les labyrinthes imbriqués d’une mémoire défaillante jusqu’au chaos.

Quant à Ivan Seal, sa peinture s’élabore selon un processus fondé sur le ressouvenir de peintures précédemment réalisées ou de souvenirs lointains. C’est une compilation hybride de souvenirs conscients ou inconscients issus de l’enfance, d’objets ou de peintures qui resurgissent sous la forme d’agglomérats, de montages de motifs provenant de sources diverses.

Cette exposition s’inaugurera quelques jours après l’ultime parution du sixième et dernier volume du cycle Everywhere At The End Of Time, marquant aussi, peut-être, la disparition définitive de The Caretaker, cet avatar créé par James Leyland Kirby vingt ans plus tôt.

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DÉCHAÎNEMENTS

Halle aux Bleds - Saint-Flour

Clément COGITORE – Serban SAVU – Claude LÉVÊQUE – Thierry FONTAINE – Rachel LABASTIE – documentation céline duval

 

Déchaînement :
Acte par lequel on rend à quelqu’un sa liberté en lui ôtant ses chaînes
Fureur de ce qui n’est plus contenu
Manifestation violente d’un sentiment individuel ou collectif

Le FRAC Auvergne poursuit sa collaboration avec la ville de Saint-Flour et présente l’exposition DÉCHAÎNEMENTS qui réunit une sélection d’oeuvres issues de sa collection et qui s’articule autour de la création magistrale de Clément Cogitore, Les Indes Galantes. Exultation des corps, manifestation puissante d’une colère revendiquée, désir viscéral de liberté, la notion de déchaînement trouve dans le film de Clément Cogitore une transcription visuelle forte et résonne intensément avec les autres œuvres présentes dans cette exposition.

Entrée gratuite

Exposition du 6 juillet au 15 septembre, tous les jours de 10h à 13h et de 15h à 18h30 ainsi que les samedis 21 et dimanche 22 septembre pour les Journées Européennes du Patrimoine et du 16 au 27 septembre sur rendez-vous pour les groupes scolaires (04 71 60 56 88)

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