Domaine Royal de Randan Place Adélaïde d'Orléans-63310 Randan.

PIERRE GONNORD

Du 18 juin 2017 au 2 octobre 2017

Autres expositions cette même année

Gregory Crewdson - THE BECKET PICTURES

FRAC Auvergne - 6 rue du Terrail - 63000 Clermont-Ferrand

Le FRAC Auvergne consacre une exposition au photographe américain Gregory Crewdson, du 20 mai au 17 septembre 2017. Il s’agit de la première exposition de cet artiste majeur, internationalement acclamé, dans une institution française. Elle s’accompagne de la publication du livre ‘The Becket Pictures’ (200 pages, essai de Jean-Charles Vergne, commissaire de l’exposition, postface de Michel Poivert).
L’exposition réunira les séries Fireflies (1996) et Cathedral of the Pines (2013-2014), toutes deux conçues dans la ville de Becket (Massachusets) où l’artiste passa une partie de son enfance. Elle présentera également un ensemble d’œuvres issues de la série Beneath the Roses (2003-2008).

Qu’elles soient composées dans des décors entièrement construits en studio ou qu’elles prennent place en décors naturels méticuleusement choisis, les photographies de Gregory Crewdson nécessitent en général les moyens humains et techniques de la réalisation cinématographique. Son œuvre ne comporte en définitive qu’une série – Fireflies (1996) – conçue avec l’économie de moyens du seul photographe et de son appareil, sans l’apport du moindre décor ni la postproduction très élaborée à laquelle ses images font habituellement appel. Cette exposition réunit, justement, les images de Fireflies avec le corpus le plus récent de l’artiste, Cathedral of the Pines (2013-2014). Les deux séries, conçues avec des moyens diamétralement opposés, encadrent temporellement la période où s’est constitué l’univers qui a imposé Gregory Crewdson comme l’une des figures majeures de la photographie actuelle. Les séries antérieures ou contemporaines de Fireflies posaient les bases d’un vocabulaire qui s’est ensuite développé avec Twilight, Dream House et Beneath the Roses. Cependant, Fireflies constitua en 1996 une étape inattendue, un geste d’une telle singularité dans son œuvre que l’artiste prit la décision de mettre de côté la série pendant dix ans avant de la rendre finalement publique. Le corpus de Cathedral of the Pines advient quant à lui après une sécheresse créative de près de trois ans et bien qu’elles ne renoncent pas au paradigme cinématographique, ces photographies procèdent d’un rééquilibrage manifeste du langage cinématographique au profit d’un ancrage plus affirmé dans l’histoire de la peinture et d’une tonalité intime assumée. Il est fécond d’instaurer un dialogue entre les images nocturnes de lucioles de la série Fireflies et les mises en scène de Cathedral of the Pines dans la mesure où, séparées par plus de quinze ans, elles ont été créées au même endroit – près de la petite ville de Becket, dans le Massachusetts – tout en obéissant à des protocoles d’élaboration très différents. Et, au-delà de leurs aspects strictement artistiques, ces séries adviennent chacune à un moment critique du parcours personnel de Gregory Crewdson. Cette dimension autobiographique importe car elle permet de prendre la mesure de la charge introspective qui, depuis le commencement, a été le moteur de la création de Gregory Crewdson tout en réaffirmant le rôle essentiel tenu par le choix des lieux dans ses photographies.

VISITE VIRTUELLE

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PIERRE GONNORD "ASM"

Halle aux Bleds Place de la Halle - 15100 Saint-Flour

Après l’exposition que lui a consacré le FRAC Auvergne à Clermont-Ferrand, Pierre Gonnord expose ses portraits à la Halle aux Bleds de Saint-Flour et au Domaine Royal de Randan (jusqu’au 2 octobre). Si le choix s’est porté pour le Domaine Royal de Randan vers les photographies plus anciennes, principalement consacrées aux gitans de Séville, l’exposition de la Halle aux Bleds de Saint-Flour se concentre sur des portraits de joueurs de rugby de l’ASM récemment réalisés par l’artiste. Sur une proposition du FRAC Auvergne, l’ASM – célèbre équipe de rugby placée depuis des décennies au firmament de l’élite européenne – a souhaité confier à Pierre Gonnord une carte blanche, lui offrant la possibilité de poursuivre d’une façon inédite le vaste travail de portraits photographiques qui constitue le coeur de son oeuvre. Cette opportunité s’est présentée au moment où l’artiste avait entrepris de mener un projet consacré à la force physique, non pas dans une mise en scène des corps en action ni dans une sublimation de leurs capacités inouïes, mais dans celle de visages capturés quelques instants après l’effort – séance d’entraînement intense ou match contre une équipe adverse. Ses oeuvres entretiennent une relation visible avec les peintres du passé (Zurbarán, Vélasquez, Murillo ou Ribera), chargeant ces visages d’une étonnante présence qui les relie autant à l’histoire qu’elle les propulse dans un futur qui leur accordera une valeur artistique puissante. C’est ainsi que doivent être « envisagés » les portraits de joueurs de rugby de l’ASM. Ils sont les visages de sportifs de haut niveau d’aujourd’hui, constituent des représentations habitées par des formes anciennes (gladiateurs, combattants, empereurs romains, etc.) et, finalement, ils se destinent à évoluer vers tout autre chose dans le futur, où ils ne seront plus vus comme des joueurs de rugby, mais comme des oeuvres d’art à part entière.
Ces douze portraits de joueurs de l’ASM (dont un vétéran) ont intégré la collection du FRAC Auvergne grâce au mécénat exceptionnel de la Fondation d’Entreprise Michelin et des Laboratoires Théa. Des copies de ces portraits sont simultanément présentés au stade de l’ASM. « Ce projet fut un défi puisqu’il s’agit d’une commande et que je ne travaille généralement pas sur invitation mais en choisissant moi-même la communauté qui m’est chère. J’ai toujours choisi des groupes humains situés dans des sphères plus cachées de notre société, isolées même, et bien souvent hermétiques. Dans un concept diamétralement opposé, ces grands athlètes sont soumis à une discipline, une ascèse vitale et à une vie en communauté à laquelle le public n’a pas accès. C’est justement cet isolement secret, cette solitude même du soldat au milieu de son armée qui a rendu ce projet motivant. J’ai pu les rencontrer en fin de matchs, de batailles et d’entraînements. Un homme seul et unique face à mon regard, dans sa fatigue, dans l’intimité d’une petite salle adjacente aux vestiaires. Et c’est ce regard, parfois fier, parfois serein et quelques fois perdu que j’ai décidé de montrer au public. »
Pierre Gonnord

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