Xavier ZIMMERMANN
Le spectacle du monde
Invité une nouvelle fois à investir les espaces des cuisines du Domaine Royal de Randan, le Fonds Régional d’Art Contemporain a souhaité convier l’artiste Xavier Zimmermann.
Le travail de Xavier Zimmermann est en marge de tout mouvement, de toute école, lui-même ne vient d’ailleurs pas du milieu de l’art, il a tout d’abord commencé par un travail social auprès de jeunes délinquants. Peut-être est-ce de là que lui vient cette volonté farouche de s’adresser au plus grand nombre de personnes, d’être dans un dialogue avec les visiteurs qui voient ses expositions et sa réaction également vis-à-vis du statut de l’artiste qui est, selon lui, magnifié.
C’est en 1994 qu’il s’est fait reconnaître par une série de photographies en noir et blanc représentant des façades de pavillons de banlieue prises de nuit à l’insu de leurs occupants, endormis ou absents.
Ces façades, violemment éclairées, constituaient l’un des points de départ de l’oeuvre en devenir.
Les années suivantes, son travail s’est principalement focalisé sur la question du paysage, comme en témoignent les trois séries présentes dans cette exposition, Paysages français (2002), Paysages ordinaires (2004) et Shadows (2010).
C’est avec la série des Paysages français que la photographie de Xavier Zimmermann trouve sa véritable puissance. Adepte des façades d’immeubles et plus généralement d’un travail sur l’architecture, c’est tout naturellement qu’il aborde le paysage sous une forme rigoureuse, en recherchant l’épure et en laissant la part belle aux ciels gris des régions du Nord. Un changement s’opère avec les séries suivantes, Paysages ordinaires et Shadows, où une forme de sensibilité pour le sujet semble être assumée. Là le cadre est investi par la terre, l’herbe, les feuilles, les troncs d’arbre … Cependant, une même recherche de l’harmonie des détails dans le paysage, un même travail sur l’équilibre des formes qui s’apparente à une recherche picturale, guident le photographe dans l’élaboration de chacune de ses séries.
Pour qualifier son travail, Xavier Zimmermann emploie le terme de « spectacle du monde ». Partir du quotidien des gens et faire en sorte que celui-ci devienne spectacle. Ses déambulations le mènent alors à des instants limites où la prise de vue d’une portion de paysage a priori banal verse miraculeusement dans le sublime.
IVAN SEAL / THE CARETAKER - Everywhere, an empty bliss
Cette exposition réunit le compositeur de musique électronique James Leyland Kirby, alias The Caretaker, et le peintre Ivan Seal. Ces deux artistes engagent une réflexion commune sur la question de la mémoire, ses errances, ses vacillements, ses dysfonctionnements.
James Leyland Kirby bâtit une œuvre musicale tournée vers l’exploration de ces notions, en s’appuyant sur les analogies qu’entretiennent les techniques de la musique électronique avec les mécanismes cérébraux du souvenir : phénomènes de boucles, de répétitions, montages et remontages anarchiques de données sonores et mémorielles. Avec les six albums d’Everywhere At The End Of Time conçus de 2016 à 2019, il pousse ses recherches sur les symptômes mémoriels en disséquant les différentes étapes menant à la folie. Son alter ego, The Caretaker, se perd peu à peu dans les méandres et les labyrinthes imbriqués d’une mémoire défaillante jusqu’au chaos.
Quant à Ivan Seal, sa peinture s’élabore selon un processus fondé sur le ressouvenir de peintures précédemment réalisées ou de souvenirs lointains. C’est une compilation hybride de souvenirs conscients ou inconscients issus de l’enfance, d’objets ou de peintures qui resurgissent sous la forme d’agglomérats, de montages de motifs provenant de sources diverses.
Cette exposition s’inaugurera quelques jours après l’ultime parution du sixième et dernier volume du cycle Everywhere At The End Of Time, marquant aussi, peut-être, la disparition définitive de The Caretaker, cet avatar créé par James Leyland Kirby vingt ans plus tôt.
DÉCHAÎNEMENTS
Clément COGITORE – Serban SAVU – Claude LÉVÊQUE – Thierry FONTAINE – Rachel LABASTIE – documentation céline duval
Déchaînement :
Acte par lequel on rend à quelqu’un sa liberté en lui ôtant ses chaînes
Fureur de ce qui n’est plus contenu
Manifestation violente d’un sentiment individuel ou collectif
Le FRAC Auvergne poursuit sa collaboration avec la ville de Saint-Flour et présente l’exposition DÉCHAÎNEMENTS qui réunit une sélection d’oeuvres issues de sa collection et qui s’articule autour de la création magistrale de Clément Cogitore, Les Indes Galantes. Exultation des corps, manifestation puissante d’une colère revendiquée, désir viscéral de liberté, la notion de déchaînement trouve dans le film de Clément Cogitore une transcription visuelle forte et résonne intensément avec les autres œuvres présentes dans cette exposition.
Entrée gratuite
Exposition du 6 juillet au 15 septembre, tous les jours de 10h à 13h et de 15h à 18h30 ainsi que les samedis 21 et dimanche 22 septembre pour les Journées Européennes du Patrimoine et du 16 au 27 septembre sur rendez-vous pour les groupes scolaires (04 71 60 56 88)