Olivier SOULERIN

Né en France en 1973 - Vit en France

Olivier Soulerin se définit comme peintre même si ses interventions picturales peuvent être de l’ordre, naturellement, de tableaux ou, moins naturellement, d’objets tridimensionnels qui ne s’accrochent pas au mur, mais se posent au sol et que l’on pourrait qualifier de sculptures, ou d’objets tridimensionnels qui ressembleraient à des objets usuels et qui pourraient s’apparenter au design, ou d’objets tridimensionnels qui viennent jouer avec l’architecture et que l’on pourrait qualifier d’installations et ainsi de suite… mais tous ces objets s’ils viennent se frotter avec la sculpture, le design ou l’architecture ont comme dénominateur commun d’être nés d’une préoccupation picturale – couleur, surface, lumière et espace virtuels – et ces frottements ne sont que les moyens, par le déplacement, d’exemplifier leurs particularités et qualités.

Pour ne parler que des tableaux, puisque l’œuvre du FRAC Auvergne en est un, ceux-ci sont, en général, assez discrets. Les peintures d’Olivier Soulerin ressemblent, de loin, à de tranquilles monochromes aux teintes pâles ou pastels qui ne laissent pas transparaître au visiteur qui déambule en regardant inattentif ce qui est leur projet ou propos ou objectif ou raison d’être. Les peintures d’Olivier Soulerin demandent à ce qu’on les regarde de près, de très près, d’aussi près qu’il les a lui même peintes, pour voir ce qui s’y joue. Les peintures d’Olivier Soulerin montrent le plus souvent – comme celle qui est présente dans les collections du FRAC –, un support domestique assez trivial – du genre serviette ou torchon – sur lequel un réseau coloré assez simple a été déposé, réseau qui vient perturber la trame donnée par le motif du support et qui crée un trouble optique de type moirage, dentelure, vibration ou création d’un réseau fantôme… par sa couleur, sa transparence, son dessin, sa direction. Si le processus est simple, le résultat étonne par son luxe, par le fait qu’un matériau pauvre et qu’une décision formelle aussi simple puissent produire une complexité dans la couleur, l’illusion spatiale ou la perturbation de la relation entre fond et forme.

Les peintures d’Olivier Soulerin font, ainsi, interagir, par un processus déductif, les qualités rudimentaires du ready-made qui sert de support avec une couleur-dessin qui n’agit pas comme forme sur un fond mais comme révélateur permettant d’entremêler l’un et l’autre, de dévoiler par une simple adjonction la richesse du peu, de laisser entrevoir son potentiel décoratif et esthétique. Cette réflexion se retrouve dans toutes les pièces d’Olivier Soulerin, que ce soit dans les objets cités plus haut que dans les photographies – dont certaines ont été réunis dans un livre intitulé Prises de vues édité par la galerie In Extenso à Clermont-Ferrand. Ces photographies d’espaces urbains semblent toutes êtres des peintures trouvées où la qualité d’une couleur, la relation entre deux teintes, la forme particulièrement abstraite d’un motif, la présence d’une structure géométrique… peuvent bien sûr nourrir la pratique picturale, mais surtout, montrent que le regard d’Olivier Soulerin est un regard pictural, un regard pictural et attentif qui sait voir et se saisir des différentes qualités des surfaces du visible offertes par le monde. Aussi, la peinture d’Olivier Soulerin n’est pas strictement formaliste – même s’il elle a de profondes accointances avec les artistes que l’on qualifie comme tels – mais est, au contraire, une peinture ouverte sur le réel dans une pratique qui permet d’établir des relations phénoménologiques sur les objets qui nous entourent, de tracer des liens secrets, des constructions mentales dans et par des artefacts apparemment innocents.

Éric Suchère
Olivier SOULERIN
Né en France en 1973 – Vit en France

Olivier Soulerin se définit comme peintre même si ses interventions picturales peuvent être de l’ordre, naturellement, de tableaux ou, moins naturellement, d’objets tridimensionnels qui ne s’accrochent pas au mur, mais se posent au sol et que l’on pourrait qualifier de sculptures, ou d’objets tridimensionnels qui ressembleraient à des objets usuels et qui pourraient s’apparenter au design, ou d’objets tridimensionnels qui viennent jouer avec l’architecture et que l’on pourrait qualifier d’installations et ainsi de suite… mais tous ces objets s’ils viennent se frotter avec la sculpture, le design ou l’architecture ont comme dénominateur commun d’être nés d’une préoccupation picturale – couleur, surface, lumière et espace virtuels – et ces frottements ne sont que les moyens, par le déplacement, d’exemplifier leurs particularités et qualités.

Pour ne parler que des tableaux, puisque l’œuvre du FRAC Auvergne en est un, ceux-ci sont, en général, assez discrets. Les peintures d’Olivier Soulerin ressemblent, de loin, à de tranquilles monochromes aux teintes pâles ou pastels qui ne laissent pas transparaître au visiteur qui déambule en regardant inattentif ce qui est leur projet ou propos ou objectif ou raison d’être. Les peintures d’Olivier Soulerin demandent à ce qu’on les regarde de près, de très près, d’aussi près qu’il les a lui même peintes, pour voir ce qui s’y joue. Les peintures d’Olivier Soulerin montrent le plus souvent – comme celle qui est présente dans les collections du FRAC –, un support domestique assez trivial – du genre serviette ou torchon – sur lequel un réseau coloré assez simple a été déposé, réseau qui vient perturber la trame donnée par le motif du support et qui crée un trouble optique de type moirage, dentelure, vibration ou création d’un réseau fantôme… par sa couleur, sa transparence, son dessin, sa direction. Si le processus est simple, le résultat étonne par son luxe, par le fait qu’un matériau pauvre et qu’une décision formelle aussi simple puissent produire une complexité dans la couleur, l’illusion spatiale ou la perturbation de la relation entre fond et forme.

Les peintures d’Olivier Soulerin font, ainsi, interagir, par un processus déductif, les qualités rudimentaires du ready-made qui sert de support avec une couleur-dessin qui n’agit pas comme forme sur un fond mais comme révélateur permettant d’entremêler l’un et l’autre, de dévoiler par une simple adjonction la richesse du peu, de laisser entrevoir son potentiel décoratif et esthétique. Cette réflexion se retrouve dans toutes les pièces d’Olivier Soulerin, que ce soit dans les objets cités plus haut que dans les photographies – dont certaines ont été réunis dans un livre intitulé Prises de vues édité par la galerie In Extenso à Clermont-Ferrand. Ces photographies d’espaces urbains semblent toutes êtres des peintures trouvées où la qualité d’une couleur, la relation entre deux teintes, la forme particulièrement abstraite d’un motif, la présence d’une structure géométrique… peuvent bien sûr nourrir la pratique picturale, mais surtout, montrent que le regard d’Olivier Soulerin est un regard pictural, un regard pictural et attentif qui sait voir et se saisir des différentes qualités des surfaces du visible offertes par le monde. Aussi, la peinture d’Olivier Soulerin n’est pas strictement formaliste – même s’il elle a de profondes accointances avec les artistes que l’on qualifie comme tels – mais est, au contraire, une peinture ouverte sur le réel dans une pratique qui permet d’établir des relations phénoménologiques sur les objets qui nous entourent, de tracer des liens secrets, des constructions mentales dans et par des artefacts apparemment innocents.

Éric Suchère