HOTEL FONTFREYDE - CENTRE PHOTOGRAPHIQUE CLERMONT-FERRAND

Contre-histoires

Du 17 octobre 2019 au 18 janvier 2020

L’exposition Contre-histoires investit l’Hôtel Fontfreyde – Centre Photographique de Clermont-Ferrand du 17 octobre 2019 au 18 janvier 2020. Le commissariat de cette exposition collective été réalisé par Pascal Beausse associé à Jean-Charles Vergne et François-Nicolas L’Hardy. Cette exposition est l’occasion d’une réflexion sur les représentations des événements majeurs de l’histoire contemporaine récente. Comment l’histoire est-elle vue et enregistrée par les artistes? Réflexion sur la représentation du monde par les images, de leur véracité ou de l’histoire indicible ou indivisible et pourtant, effectivement là. En articulant les mécanismes et les codes de la communication, les artistes invitent à une distanciation critique face aux flux des images, ou bien, délibérément nous percutent par des histoires auxquelles nous voudrions échapper.

Avec les œuvres des artistes suivants :

  • collectif Abounaddara
  • Taysir Batniji
  • Ali Cherri
  • Alexis Cordesse
  • Jim Goldberg
  • Manuela Marques,
  • Edith Roux
  • Larissa Sansour
  • Michaël Schmidt.

Hôtel Fontfreyde
34, rue des Gras
63000 Clermont-Ferrand
Ouvert du mardi au samedi de 14 h à 19 h
Fermé le dimanche, lundi et 1er mai

Artistes

Autres expositions cette même année

CRISTOF YVORÉ - Pots, lapin, fenêtres, fleurs

Né en 1967 et décédé en 2013, Cristof Yvoré a peint, pendant plus de 20 ans (de 1993 à 2013), des tableaux centrés autour d’un petit nombre de sujets : natures mortes (principalement des vases de fleurs), représentations de détails d’espaces domestiques (des coins de murs saisis de près ou des rideaux occupant la quasi totalité du tableau) ou de façades (vues de manière très frontale et à la limite de l’abstraction) dans des petits et moyens formats. Ses peintures ne sont jamais représentations de sujets pris sur le motif, mais des souvenirs lointains d’objets vus, tout autant des prétextes que des stéréotypes de peinture.

Très épais, voire encroûtés, ses tableaux oscillent entre une emphase de la matérialité picturale, engluant un objet dans une matière qui lui est étrangère, et un pourrissement– par cette même matière – du sujet représenté. Profondément terrestres, ses œuvres, aux tonalités sourdes et au dessin volontairement bancal, passent alternativement du plus grand lyrisme à sa destruction par le dérisoire – voire la dérision. Dessin, tonalités, matières et sujets créent une peinture poisseuse, vénéneuse et inquiétante dans un doute permanent sur le registre des oeuvres entre des formes admises de la contemporanéité et une ironie sur la peinture elle-même. Peu montrées voire quasiment ignorées en France – cinq expositions personnelles dont une seule à Paris –, ses œuvres ont été exposées par la galerie Zeno X à Anvers, mais aussi à Berlin, Marseille, Gênes, Los Angeles ou Pékin…

Éric Suchère

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AGNÈS GEOFFRAY

 

Dès son commencement, l’œuvre d’Agnès Geoffray s’est fondée sur une réflexion portant sur le statut de l’image, sur la manière dont les images nous parviennent, sur leur potentiel fictionnel, sur leur puissance de vérité et de falsification.

Agnès Geoffray est photographe mais une partie de l’iconographie qu’elle utilise s’effectue sans la photographie, par la récupération d’images d’archives dont elle n’est pas l’auteur, qui alimentent un travail d’ajustement, de montage, de retouche. Il y a donc des images qui, parfois, proviennent de ses propres prises de vues ; il y a des images qu’elle trouve et qu’elle utilise telles quelles ou en leur apportant de subtiles modifications. Il y a, aussi, des images manquantes, des œuvres sans images élaborées à partir de textes qui se substituent aux images : il ne s’agit pas là d’une rupture dans sa création mais d’une autre façon de faire des images, sans images.

Les œuvres se livrent dans leur présence étrange, dans leur beauté inquiétante voilée par l’évocation de faits historiques parfois tragiques. Elles se manifestent dans le chuchotement, la mise en retrait, les allusions discrètes pour dénouer subtilement ce qui se dissimule et se joue dans les images : leur violence cachée, leur puissance de manipulation, leur possible corruption.

A la suite de l’acquisition de la série photographique Incidental Gestures en 2014 puis du film Sutures en 2016 pour sa collection, le FRAC Auvergne a souhaité confier à Agnès Geoffray l’ensemble de ses espaces ainsi que ses vitrines afin que se déploie cette pensée d’une grande acuité, portée par une poésie singulière accordant aux images une dimension affective exacerbée.

Jean-Charles Vergne
Directeur du FRAC Auvergne
Commissaire de l’exposition

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