Second volet de la double exposition simultanée du FRAC Auvergne au Musée d’Art et d’Archéologie d’Aurillac, L’Arpenteur regroupera les œuvres de Pierre Gonnord, Darren Almond et Georges Rousse autour de la notion de déambulation, de traversée, de territoire.
Camille SAINT-JACQUES - Contre-jour
Depuis maintenant plus d’une dizaine d’années, Camille Saint-Jacques a choisi de se concentrer sur le dessin et la peinture sur papier. Il s’agit de faire un travail qui ne coûte rien, demande juste un coin de pièce pour être fait et quelques euros de
matériel. Les dernières oeuvres, quoique de grand format, sont faites sur des feuilles ajointées et l’ensemble peut aisément être replié et rangé sous un lit. Sur ces grandes feuilles, Camille Saint-Jacques peint d’abord un cadre laissant apparaître une marge blanche autour d’elle. C’est dans ce cadre, figure du tableau mais non tableau, que l’image va s’imposer. Des images faites à l’aquarelle, moyen pauvre, léger et somptueux. Quant aux images elles-mêmes, elles sont simples : la flaque d’eau formée par la pluie qui s’est accumulée dans un trou formé par les jeux des enfants dans le jardin du pavillon de banlieue, le ciel et ses modulations vues par la lucarne de la petite chambre dans laquelle il peignait jusqu’il y a encore très peu de temps…
Parallèlement à cette pratique picturale, Camille Saint-Jacques écrit un journal dans lequel il note ses réflexions sur l’art et les conditions de réalisation de chaque peinture. Ce journal est une oeuvre en soi qui accompagne et prolonge sa pratique picturale. Ce journal est l’occasion pour l’artiste de penser et repenser la pratique artistique et ses problématiques contemporaines. Dans ce journal résonne sans cesse la question : « Comment faire de l’art aujourd’hui ? ».
L’exposition du FRAC Auvergne est la première à être consacrée à cet artiste par une institution et permettra de mettre en rapport les différentes séries entreprises par l’artiste (Vagues, Chutes d’eau, Flaques, Cieux, Dibbouks). À l’occasion de l’exposition, le FRAC Auvergne publie le deuxième volume du journal, Contre-jour, qui donne son nom à l’exposition.
Éric Suchère, commissaire de l’exposition
Roland COGNET - Les héros
Roland Cognet et le Domaine Royal de Randan sont liés par une histoire commune, qui est autant celle d’un désastre que d’une création. Chacun se souvient de la terrible tempête qui dévasta nombre de nos forêts en 1999. Cette catastrophe naturelle, qui n’a pas épargné certains des arbres pluriséculaires du parc du Domaine, a paradoxalement été initiatrice,d’une collaboration avec le sculpteur installé en Auvergne. Roland Cognet a en effet prélevé,certains de ces troncs, non recyclables en raison de leur taille trop imposante, promis à la,destruction ou au pourrissement, pour leur donner une seconde vie, artistique cette fois.
Il était naturel pour le Fonds Régional d’Art Contemporain Auvergne, invité pour la deuxième,année à imaginer une exposition au Domaine Royal de Randan, de proposer à Roland Cognet, de réunir ces œuvres qui font autant écho à l’histoire singulière qui le lie au Domaine qu’elles,dialoguent avec les somptueuses collections de taxidermie qui s’y trouvent conservées.
Présent depuis vingt ans dans les collections du FRAC Auvergne, l’artiste présente à Randan
un ensemble remarquable de sculptures et de gravures sur bois qui permet de prendre la mesure de l’étendue de son champ d’expérimentation où se rencontrent nature et animalité dans une prise en compte contemporaine de l’acte sculptural