Halle aux Bleds - Saint-Flour

L’Astronaute

Du 5 juillet 2013 au 1 septembre 2013

À l’occasion du trentième anniversaire de leur création, les Fonds Régionaux d’Art Contemporain ont souhaité organiser durant tout l’été 2013 une série d’expositions dans leurs régions respectives. Le FRAC Auvergne propose ainsi cinq expositions qui présentent plus de 80 œuvres de sa collection.
Pour la Halle aux Bleds de Saint-Flour, l’exposition L’Astronaute propose une thématique qui renvoie aux grandes découvertes intersidérales, au rêve, à l’imagerie des films de science-fiction, au voyage. L’astronaute est le voyageur, le rêveur, le découvreur.
Les œuvres de l’exposition se situent ainsi entre dérision, rêve et science-fiction, tout en faisant la part belle à la citation de quelques grands films de science-fiction ou d’anticipation.
Les œuvres de Nicolas Delprat renvoient à l’imagerie de 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, celle de Pierre-Olivier Arnaud cite L’Eclipse de Michelangelo Antonioni, la vidéo de Charles de Meaux simule la bande-annonce d’un film de science-fiction des années 1950, la peinture de Ida Tursic & Wilfried Mille se réfère à une esthétique hallucinatoire héritée des années1970…
Au centre de la Halle aux Bleds, la grande installation d’Emmanuel Lagarrigue emprunte aux films d’anticipation une lumière étrange diffusée par de grands néons verticaux, environnée d’une atmosphère sonore mystérieuse où se croisent les bribes éparses de conversations lointaines. Au milieu de ces œuvres, la grande figure de céramique de Michel Gouéry se dresse, entre extra-terrestre et humanoïde.

Autres expositions cette même année

Le Souvenir des étendues

Espace Culturel Européen - Le Monastier sur Gazeille

À l’occasion du trentième anniversaire de leur création, les Fonds Régionaux d’Art Contemporain ont souhaité organiser durant tout l’été 2013 une série d’expositions dans leurs régions respectives. Le FRAC Auvergne propose ainsi cinq expositions qui présentent plus de 80 œuvres de sa collection.
Pour l’Espace Culturel Européen du Monastier sur Gazeille, l’exposition Le Souvenir des étendues propose une thématique qui renvoie à la notion d’étendue dans son sens le plus large, allant de la représentation du paysage au souvenir des étendues (picturales, photographiques, littéraires…) qui souvent sont sources de création pour les artistes.
Le premier paysage de la peinture occidentale apparaît en 1518 avec Albrecht Altdorfer et son Paysage avec passerelle. Avant lui, Albrecht Dürer avait déjà réalisé des paysages à l’aquarelle et à la gouache sur papier, sans toutefois oser les exécuter sur panneau de bois. Il faudra cependant attendre la seconde moitié du 16e siècle pour que le paysage soit reconnu comme genre à part entière par les artistes occidentaux. Aussi étrange que cela puisse paraître, personne avant Altdorfer n’avait produit en Occident de peinture dont le sujet soit un paysage, un paysage pour lui-même, sans portée symbolique, sans autre signification que celle de l’étendue de nature qu’il donne à voir. On sait combien le paysage est devenu depuis l’un des genres majeurs de l’histoire de l’art, à tel point que certaines représentations sont devenues des référents définitivement ancrés dans l’imaginaire collectif. Pour prendre un exemple caractéristique, lorsqu’au début du 19e siècle Caspar David Friedrich représente une nature tumultueuse, chargée et romantique, il prend appui sur une réalité observée à l’occasion de ses promenades dans les montagnes des Monts Métallifères près de Dresde. Mais ses oeuvres vont devenir pour leurs spectateurs l’archétype même du paysage romantique, à tel point que l’observation d’un paysage tumultueux, chargé et romantique est devenue une expérience qui, pour beaucoup, fait surgir automatiquement le souvenir des peintures de Caspar David Friedrich. Le paysage de Friedrich est devenu un archétype que les millions de spectateurs de ses œuvres vont ensuite faire évoluer de manière intime, jusqu’à en faire le calque d’une réalité qui devient cette réalité à part entière.
Le titre de cette exposition est une manière d’annoncer qu’un paysage n’est jamais une simple image, que lorsque nous contemplons une étendue, nous nous y projetons, nous en ouvrons le sens en y injectant affects, poésie, sentiments, souvenirs, attentes. Le peintre belge Luc Tuymans affirmait dans un entretien que lorsque nous allons voir la mer, ce n’est pas la mer que nous cherchons : ce que nous cherchons consiste à tenter de recomposer avec le paysage maritime notre représentation intime de la mer…

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Face-à-face

Maison Garenne - Saint-Sauves d'Auvergne
Dans la Grèce ancienne, les récits racontent que le premier portrait du monde aurait été dessiné par une jeune potière de Corinthe. Amoureuse d’un homme qui devait partir pour un lointain voyage, elle dessina au charbon sur le mur de la chambre le profil du jeune homme grâce à l’ombre projetée par une lampe. La jeune fille tentait de fixer à jamais le souvenir de son bien-aimé en marquant l’empreinte de son passage.
Mythe ou véritable histoire des origines de la peinture, ce récit nous montre à quel point la figure humaine est très tôt ancrée dans la culture occidentale. On retrouve encore aujourd’hui de nombreux artistes qui s’attachent à présenter les corps en essayant parfois de mettre en valeur les rapports que l’individu entretient avec ses semblables. Plus que des corps en présence, les œuvres de cette exposition parlent surtout de rencontres, de confrontations avec l’autre. L’individu n’est ici jamais envisagé seul mais s’inscrit d’emblée dans un espace, un environnement et est pensé en relation avec d’autres corps, que ceux-ci soient réels ou représentés.
Ici, l’autre apparaît tout à la fois comme sujet de désir (David Lynch), d’attachement (Fabrice Lauterjung, Manuela Marques) mais aussi de rejet (Gérard Fromanger) ou d’effroi (Aziz + Cucher) et interroge alors nos propres rapports à l’autre. Mais ce face-à-face, ce corps-à-corps pourrait-on dire, c’est aussi celui du visiteur face à l’œuvre. Toute œuvre d’art est une façon de se livrer, de se mettre à nu, de se confronter au regard de l’autre, au regard du visiteur. Une communication silencieuse semble pouvoir s’établir au cours de cette rencontre. Comme si l’œuvre se mettait à vivre, à parler sous l’intensité de notre regard.
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