La collection de frac auvergne

Galerie du Centre culturel de Vichy

ANIMA

Du 7 février 2025 au 30 mars 2025

C’est d’abord une immense chauve-souris qui guette de loin le visiteur à son arrivée dans l’exposition. Puis ce sont de drôles de corbeaux qui font leur entrée en chantant du blues quand, à côté d’eux, un chien et un héron tentent de se dégager d’une immense quantité de peinture. Un peu plus loin encore, une cage à oiseaux grande ouverte a laissé s’échapper ses occupants, partis retrouver leur liberté. Tour à tour, les animaux présents dans cette exposition prennent vie, s’animent sous l’énergie d’un coup de crayons ou à travers la vivacité des couleurs. Chacun d’eux devient le personnage d’histoires fantastiques et l’objet d’attention des artistes qui s’amusent à explorer toute la richesse du monde animal. La lumière luisant sur le pelage d’un ours transforme ainsi la palette de Gilles Aillaud en un magnifique noir bleuté, la fragilité du vol des oiseaux se retrouve chez Stephen Maas dans la légèreté de l’aquarelle, l’incroyable blancheur des plumes d’un cygne illumine les photographies de Viryia Chotpanyavisut. Tout au long du parcours de cette exposition, la présence de l’animal s’affirme, autant à travers les nombreux fantasmes qu’il suscite que dans sa façon unique d’être au monde, naturellement différente de la nôtre.

Entrée libre, mercredi, samedi et dimanche de 14h à 18h
Pendant les vacances scolaires, du mardi au dimanche de 14h à 18h
Une exposition pour petits et grands
04 70 30 55 73 – expositions@vichy-culture.fr

Autres expositions en cours

L'économie du désir

Au cœur de notre système économique, l’instrumentalisation de la force du désir est assez tôt apparue comme un de ses puissants rouages. Sans jamais chercher l’accomplissement de ce désir, le système n’a eu de cesse de le démultiplier en autant de promesses de bonheur, d’horizons de satisfaction impossibles à atteindre. Surconsommation, tourisme de masse, épuisement des ressources terrestres, fuite en avant technologique se sont alors progressivement imposés comme les dérives de ce nouvel ordre mondial.

L’exposition L’économie du désir réunit une vingtaine d’artistes s’attachant à rendre visibles les conséquences d’un tel système notamment du point de vue environnemental, à l’image de ces structures en béton recouvrant des zones forestières au Japon prenant l’allure de gigantesques cataplasmes (Julien Guinand), de ces territoires en Espagne ravagés par la cupidité de grandes opérations touristiques (Sylvain Couzinet-Jacques) ou encore de l’atmosphère totalement désincarnée d’une ferme de vaches laitières autogérée par des logiciels informatiques (Sarah del Pino). Et dans la logique globalisante qui définit ce système, les artistes se font aussi l’écho de ses répercussions sur le plan humain : standardisation des comportements (Martin Parr), phénomènes d’aliénation (Cécile Bicler, Rachel Labastie), inégalité sociale (Paul Graham) ou encore impact des technologies sur la santé (Ismaël Joffroy Chandoutis)…

Face à cette situation, des scénarios alternatifs émergent en creux et tiennent la catastrophe annoncée à distance. Si le terme de désir est aujourd’hui largement dévoyé, cette exposition cherche à le penser à travers une nouvelle place, un nouvel imaginaire. Une économie du désir dans le sens d’une modération qui permettrait de ne plus le définir comme une force implacable à laquelle nous serions soumis mais comme une énergie, nouvelle, renouvelable et créatrice. C’est l’idée assez réjouissante que défend l’auteur Alain Damasio pour qui « se battre sur le terrain du désir » c’est donner envie de retisser du lien avec l’autre, avec le vivant pour imaginer un futur à nouveau désirable.

Laure Forlay

Commissaire de l’exposition

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Sortie d'ateliers - La collection du frac auvergne

La Canopée - Espace d'exposition du Groupe Michelin

1827. Nicéphore Niépce met au point un procédé qui permet de fixer une image sur une plaque métallique, donnant naissance à la première photographie de l’Histoire.
1841. Le peintre américain John Goffe Rand invente la peinture en tube, permettant de conserver les couleurs plus longtemps et de les transporter plus facilement.

Loin d’être anecdotiques, ces deux inventions techniques ont révolutionné le monde de l’art en permettant aux artistes de sortir de leurs ateliers et favorisant, quelques années plus tard, l’émergence d’un des courants les plus importants de l’art moderne, l’impressionnisme. Aujourd’hui, la pratique hors de l’atelier est devenue chose commune au sein de la création contemporaine, comme en témoignent les artistes réunis dans cette exposition. S’inscrivant dans l’héritage impressionniste, le photographe Mustapha Azeroual capture dans le paysage les modulations lumineuses du ciel, des premières lueurs du Soleil au crépuscule. Marina Gadonneix, quant à elle, s’immerge au sein des laboratoires scientifiques pour profiter du savoir-faire des ingénieurs et de leur maîtrise des technologies innovantes. D’autres encore (Geert Goiris, Dove Allouche) puisent leurs sources d’inspiration dans les domaines technique et scientifique et dans le formidable potentiel esthétique mis à leur disposition. Dans ce contexte, l’exposition Sortie d’ateliers révèle aussi en creux les liens incontestables qui ont toujours existé entre l’art et la science, deux domaines supposément opposés mais qui n’ont pourtant cessé de s’attirer et de s’influencer. Le parcours met en évidence qu’artistes et scientifiques partagent une volonté commune, celle de dépasser les limites de leur domaine respectif en cherchant sans cesse de nouveaux moyens de (conce)voir le monde.

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