PLUS HAUT QUE LES NUES

Du 22 janvier 2022 au 30 avril 2022

PLUS HAUT QUE LES NUES
20e anniversaire du Prix Marcel Duchamp

22 janvier – 30  avril 2022

Plus haut que les nues… comme l’idée d’être porté entre la plus haute cime des arbres et l’immensité des espaces célestes, là où les nuages se réunissent. Ce titre, emprunté à la chanson Vénus d’Alain Bashung, traduit de manière sensible et poétique la mise en lumière qu’offre chaque année le Prix Marcel Duchamp à la scène artistique française. Les artistes réunis dans cette exposition témoignent du foisonnement et de la vitalité de la création actuelle et participent, par l’affirmation de nouveaux langages, à nourrir un vaste champ d’expérimentation.
L’homophonie du mot «nues» peut aussi amener une autre lecture en évoquant le nu comme genre artistique et symbole par excellence de l’idéal classique. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, les représentations de nus étaient contingentées par des normes imposées par les tenants de la tradition académique. Face à ces représentations figées par les canons traditionnels, des voix d’artistes se sont élevées pour dépasser le conservatisme ambiant, renouveler en profondeur les codes artistiques et visuels de l’époque, marquant ainsi l’avènement de la modernité en art.
La célébration de l’anniversaire d’un prix placé sous la figure tutélaire de Marcel Duchamp, précurseur de l’art contemporain, est sans doute une belle occasion de rappeler que les artistes actuels sont loin de constituer une génération spontanée et s’inscrivent au contraire dans cette réflexion entamée il y a plus d’un siècle au sein de laquelle les syntaxes et les formes se sont redéfinies en permanence.

Laure Forlay
Chargée des publics, co-commisaire de l’exposition

INFORMATIONS PRATIQUES
Une exposition, deux lieux
> FRAC Auvergne – 6 rue du Terrail – Clermont-Ferrand – du mardi au samedi de 14 h à 18 h et le dimanche de 15 h à 18 h
> Espace d’exposition La Canopée – Groupe Michelin – 23 place des Carmes Dechaux – Clermont-Ferrand –  du lundi au vendredi de 8 h à 17 h

 

Autres expositions cette même année

Une exposition imaginée par le FRAC Auvergne pour le Musée Mobile

Allier - Puy-de-Dôme - Cantal - Haute-Loire

L’art n’a aucune fonction, l’art ne «sert» à rien et n’a rien d’autre à nous communiquer que les signes qui émanent des œuvres comme autant de vibrations sensibles. S’il fallait donner à l’art une finalité, elle se logerait sans doute dans cette capacité unique que possèdent certaines œuvres d’orienter nos regards vers d’autres mondes que le nôtre. Au-delà du monde que nous connaissons et qui nous est familier, l’art nous révèle d’autres territoires qui jusque-là nous étaient inconnus. «Autant il y a d’artistes originaux, autant il y a de mondes à notre disposition». C’est en gardant à l’esprit ces mots de Marcel Proust que le visiteur
est invité à découvrir cette nouvelle exposition imaginée par le FRAC Auvergne pour le Musée Mobile.
Dans cette sélection d’œuvres issues de la collection du FRAC Auvergne, la voix de chaque artiste ouvre de nouveaux horizons et, en sondant plus particulièrement notre relation à l’autre, chacune de ces voix repousse plus loin les limites de notre monde connu, celui de nos pensées, de nos habitudes, de nos représentations. Qu’avons-nous en commun avec Maria, cette mère gitane, cheffe de sa communauté en Espagne, ou avec cette autre mère aux Pays-Bas qui accepte d’être photographiée sitôt après son accouchement ? Que connaissons-nous des rêves que forment ces deux jeunes nord-irlandais incarnant la première génération à ne pas avoir connu «Les Troubles» ou des espoirs de ces hommes et ces femmes qui se réunissent, à Kigali ou à Los Angeles, pour chanter dans une église ou danser dans des parkings quand le monde autour d’eux ne tient plus ? Probablement pas grand chose. Même si nous pouvons reconnaître dans un geste ou un regard les traces d’une émotion familière, ces histoires ne sont pas les nôtres, ces mondes nous sont souvent étrangers, comme peuvent l’être les univers du réalisateur David Lynch, dont la gravure exposée livre une étreinte des plus ambiguës.
En nous mettant en présence d’autres façons de vivre ou de regarder le monde, chacune de ces œuvres augmente indéniablement notre monde intime, le rend plus intense et plus sensible. Les œuvres d’art teintent notre réalité de subtiles nuances, de tonalités inattendues, et c’est sans doute là que se loge leur singularité indépassable.

Laure Forlay
Chargée des publics au FRAC Auvergne
Commissaire de l’exposition

 

AUTOUR DE L’EXPOSITION :

Retrouvez ci-dessous un lien pour accéder à Crée ton MuMo :
http://creetonmumo.musee-mobile.fr/fr/fracs/en-auvergne/
login : MuMo_Auvergne
mdp : autresmondes2022

Crée ton MuMo est un outil de médiation numérique pour jouer au commissaire d’exposition avec les élèves. Découvrez l’espace du MuMo imaginé par la designer matali crasset et créez une exposition virtuelle en sélectionnant des œuvres de la collection du FRAC Auvergne.

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CHARLES POLLOCK

Après l’acquisition, en 2021, d’une importante peinture et d’un collage pour sa collection, le FRAC Auvergne consacre à Charles Pollock (1902-1988) une exposition rétrospective destinée à faire découvrir ce peintre majeur encore trop méconnu en France, et dont l’œuvre aura sans doute été éclipsée par la volontaire mise en retrait du peintre au profit de son frère cadet Jackson.

Charles Pollock, frère aîné de Jackson Pollock, a passé les dix-sept dernières années de sa vie à Paris où ses peintures, collages et dessins sont désormais conservés par sa fille Francesca. D’une sensibilité exceptionnelle conjointement héritée des peintres primitifs italiens et des apports de Josef Albers sur la couleur, la peinture de Charles Pollock est aujourd’hui redécouverte et regardée par les peintres de toutes générations.

Il n’est pas rare de lire, dans les textes consacrés aux peintres habités par le sentiment particulier de la couleur, qu’ils sont des « coloristes », voire de « grands coloristes ». Charles Pollock est indéniablement un grand coloriste, d’autant plus subtil que ses couleurs ne se livrent pas de manière spectaculaire mais dans de subtiles compositions ou d’infimes variations qui parfois ruissellent à peine d’un motif à l’autre, dans une éclosion poétique telle qu’il suffit d’un regard un tant soit peu attentif pour comprendre que cette peinture n’a rien d’aride, bien au contraire.

Cette qualité de coloriste – sans doute l’une des plus nobles pour un peintre – n’était pourtant pas donnée en soi dans son parcours. Il faut en effet souligner la manière tardive dont la couleur est advenue dans son œuvre, lentement et logiquement, au fil des décennies. Il est parvenu, en plus de cinquante ans de peinture et en partant d’une pratique initiale de graphiste, de typographe et de peintre réaliste, à faire de la couleur son territoire d’excellence. Cette mutation, liée au passage de sa peinture vers une forme d’abstraction, lui aura permis d’offrir aux spectateurs de ses œuvres une rencontre singulière avec la couleur, en marge des écoles et des dogmes.

Jean-Charles Vergne
Directeur du FRAC Auvergne
Commissaire de l’exposition

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