Musée d’Art et d’Archéologie d’Aurillac - Les Écuries Jardin des Carmes - 15000 Aurillac

DOUBLE JEU

Du 1 juin 2018 au 3 novembre 2018

L’exposition Double Jeu présente une sélection de plus de cinquante œuvres de la collection du FRAC Auvergne (Fonds Régional d’Art Contemporain) réalisées par une vingtaine d’artistes. Les œuvres réunies pour le Musée d’Art et d’Archéologie d’Aurillac occupent les deux vastes salles symétriques des Écuries, renforçant cette disposition par un « double jeu », chaque salle étant elle-même sténographiée de manière symétrique. Le double jeu dont il est question dans le titre de cette exposition est aussi – et surtout – celui du regard que nous portons sur les œuvres, celui de l’ambigüité du sens toujours présente lorsqu’il s’agit de lire une œuvre d’art, d’en produire une interprétation.
Comment interpréter l’étrangeté des œuvres de David Lynch présent dans cette exposition avec quatre gravures, art du 18e siècle ici employé par l’un des maîtres incontestés du cinéma pour livrer une autre dimension de son univers si singulier ? Comment lire de manière univoque la danse sublimement filmée par Clément Cogitore, inspirée du hip-hop et du krump mais exécutée sur un air du 18e siècle par des danseurs plongés dans un état proche de la catharsis chamanique ? Comment lire cet autre film réalisé par Cyprien Gaillard dans lequel s’affrontent deux bandes de hooligans au milieu d’une cité de la banlieue de Saint-Pétersbourg dans un tumulte évoquant les grandes batailles de la peinture d’histoire ?
Ce que montrent les œuvres réunies dans cette exposition est la permanence de formes anciennes, de citations, de références au passé qui, depuis toujours, ont constitué le terreau de l’acte de création car, en définitive, le « double jeu » est toujours celui de l’art actuel confronté à son incessant dialogue avec celui du passé.

Autres expositions cette même année

Reste l'air et le monde...

Frac Auvergne - 6 rue du Terrail

Reste l’air et le monde…
Cette exposition constitue le troisième et dernier volet de la trilogie initiée en 2016 avec À quoi tient la beauté des étreintes, poursuivie en 2017 avec Le Divan des murmures, autour des questions concernant la manière dont nous percevons et interprétons les oeuvres, le temps que nous accordons au regard, ce qui nous étreint, nous touche lorsqu’une rencontre singulière advient entre ce que nous voyons et ce que nous sommes. Ce qui est abordé avec Reste l’air et le monde… est une forme de synthèse dont la principale vocation consiste à laisser au spectateur une entière liberté et la totale responsabilité de ce qu’il verra dans ce parcours de 35 oeuvres accueillant 24 artistes et un écrivain, organisé comme la traversée d’un paysage, scandé par les fragments d’une poésie en prose. Pas de cartels aux murs pour renseigner le nom des artistes ou le titre des oeuvres, pas de longues notices explicatives dans ce livret d’exposition. C’est ce que nous entendons par « entière liberté » et « totale responsabilité », en accordant ainsi à l’intuition son sens le plus littéral : l’action de contempler et de laisser les représentations se former dans l’esprit par la sensation. Pour une fois, laissons de côté les textes, les notices et les modes d’emplois et accordons-nous un temps supplémentaire pour rencontrer intimement les oeuvres. Accordons-nous – surtout – une confiance dans ce que nous voyons sans nous soucier de ce que nous devrions voir ou de ce que nous devrions comprendre.

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MIREILLE BLANC

Frac Auvergne - 6 rue du Terrail

Mireille Blanc pratique une peinture entièrement tournée vers la question de l’image, de sa reproduction à partir de documents photographiques extraits d’albums familiaux, d’archives ou de prises de vues qu’elle réalise, posant ainsi la question du dépassement de l’image photographique par la peinture. La réflexion concerne autant la surface peinte – souvent crémeuse – que le cadre : les bordures des images-source apparaissent souvent, tout comme les scotchs qui les fixent au mur dans une entreprise de confusion sur la nature même du motif peint. Ce qui est peint n’est pas la photographie en tant qu’image mais l’objet photographique lui-même, le tirage posé sur une table ou accroché au mur, parfois maculé de quelques traces de peinture accidentelles.

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