RETOUR AU MEILLEUR DES MONDES
Lorsqu’en 1931 Aldous Huxley (1891-1963) écrit Le Meilleur des mondes, il ne se doute pas que ses idées s’avéreront bien plus réalistes que de simples projections pensées pour un roman d’anticipation. Presque trente plus tard, en 1958, dix ans après le 1984 de George Orwell, il dresse un bilan de la situation du monde dans un essai intitulé « Retour au meilleur du monde », dans lequel il constate que non seulement ses prévisions se sont avérées justes mais que le monde a évolué vers le pire à une vitesse bien supérieure que celle qu’il avait prévue.
C’était en 1958. S’il vivait encore, Aldous Huxley serait sans doute stupéfait de constater que ses prévisions sont aujourd’hui avérées pour certaines, largement surpassées pour d’autres.
L’exposition Retour au meilleur des mondes présente la sélection d’une quarantaine d’œuvres dont les thèmes rejoignent les questions abordées par Aldous Huxley et témoignent plus généralement des préoccupations d’artistes attachés à rendre compte d’un certain état du monde et de son histoire récente, parfois de manière directe, parfois selon des modalités plus allégoriques.
Ilse D'Hollander - En mon coeur, l'histoire devient melancolie
Le FRAC Auvergne présente, pour la première fois en France, l’œuvre de Ilse D’Hollander. Cette peintre belge, prématurément disparue à l’âge de 29 ans en 1997, s’inscrit dans la tradition d’une peinture belge marquée par la paternité déminents représentants contemporains parmi lesquels Raoul de Keyser et Luc Tuymans occupent une place manifeste dans la manière dont cette jeune peintre débuta sa carrière. Ses peintures, néanmoins, sont également dépositaires dun héritage historique plus largement européen traversé par les figures tutélaires de Paul Cézanne, Giorgio Morandi ou Léon Spilliaert.
Cet œuvre malheureusement développé sur une période très courte, de sa formation académique jusqu’au suicide de l’artiste, montre la sensibilité aiguë d’une peintre qui aura posé en quelques années les bases d’une vision picturale à la fois empreinte de délicatesse, de mélancolie et mue par une compréhension aboutie des enjeux de la peinture contemporaine et de sa capacité à décloisonner les registres de la représentation et de l’abstraction.